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Observatoire Régional des Risques Majeurs en Provence-Alpes-Côte d'Azur

Inondations

Sommaire

crue torrentielle du Bâchelard survenue le 10 mai 2021 (commune d'Uvernet-Fours - DPT 04) [ source © CC Vallée de l'Ubaye ]
crue torrentielle du Bâchelard survenue le 10 mai 2021 (commune d'Uvernet-Fours - DPT 04) [ source © CC Vallée de l'Ubaye ]

La totalité de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur est soumise au risque inondation. Les caractéristiques climatiques et morphologiques engendrent des inondations de type très variées, sans que la frontière soit toujours très nette :

  • les départements alpins ou aux reliefs très marqués sont généralement soumis à des inondations de type torrentielles, caractérisées par leur soudaineté ;
  • les départements moins montagneux sont plutôt affectés par des inondations de plaine, donc plus lentes, notamment sur les grands cours d'eau ;
  • les départements littoraux peuvent, quant à eux, être soumis à des submersions marines que ce soit sous forme de tempêtes ou de tsunamis. Par ailleurs, la problématique de la gestion des digues est très importante en région PACA.

L'ampleur de ces inondations va dépendre de :

  • l'intensité et la durée des précipitations ;
  • la surface et la pente du bassin versant ;
  • la couverture végétale et la capacité d'absorption du sol, cette dernière dépendant elle-même de la saturation, donc des pluies antérieures ;
  • la présence d'obstacles à la circulation des eaux. Elle peut être aggravée, à la sortie de l'hiver, par la fonte des neiges.

Définition du phénomène

Les inondations sont des submersions, rapides ou lentes, des zones habituellement hors d'eau. Le risque d'inondation est la conséquence de deux composantes : l'eau qui peut sortir de son lit habituel d'écoulement et l'homme qui s'installe dans l'espace alluvial pour y implanter toutes sortes de constructions, d'équipements et d'activités.

En région PACA, si l’on exclut les inondations liées à la rupture de digues ou de barrage (risque technologique), les inondations peuvent se manifester sous différentes formes répertoriées en trois grandes catégories :

  • Les inondations brutales ou crues torrentielles qui sont générées par des épisodes pluvieux intenses se produisant sur des bassins versants où les eaux de ruissellement se concentrent rapidement dans le cours d’eau, elles concernent notamment les affluents des grands cours d’eau ou les fleuves côtiers tels que l’Ouvèze (crue de Vaison-la-Romaine en 1992), le Lez (Pertuis en 1993), le Guil ou encore la Siagne (1994) ;
  • Les inondations lentes ou crues de plaine qui sont des inondations à cinétique lente et concernent majoritairement les grands cours d’eau de la région, notamment le Rhône (crues de 1856, 1994, 2003), la Durance (1886 et 1993-94), ou le Var (1994) ;
  • Le ruissellement pluvial urbain ou rural (Marseille en 2000 et 2003, Aix-en-Provence en 1994).

Inondations brutales

Les inondations liées aux crues torrentielles des torrents

Les crues torrentielles sont des inondations brutales qui sont dues à d’intenses précipitations sur un bassin réduit. Ces inondations, spécifiques aux torrents des montagnes, se caractérisent à la fois par une crue liquide et par une crue solide. Les phénomènes torrentiels se forment dans la partie moyenne des cours d’eau en liaison avec la forte pente, le débit important et la nature des matériaux issus de l’érosion en montagne.

Outre des dégâts matériels qui peuvent être très importants, ces crues peuvent aussi faire des victimes comme notamment à Vaison-la-Romaine en 1992. En PACA, elles concernent surtout les zones de relief marqué, c'est-à-dire les départements alpins.

Lorsque l'aspect solide de la crue torrentielle l'emporte à l'aspect liquide, le crue évolue en lave torrentielle. Les laves torrentielles, mélange de terre, de roches et d'eau, se comportent déjà comme un fluide, avec une concentration volumique d'environ 20% d'eau. Toutefois, ce fluide se comporte différemment de l'eau. Une analogie avec l'hydraulique d'eau-claire est souvent une mauvaise piste. Ce type de phénomène se rattache donc à la catégorie des mouvements de terrain.

Deux types d'inondation © Agence française pour la biodiversité / Réalisation Matthieu Nivesse (d'après OIEau), 2018
Deux types d'inondation © Agence française pour la biodiversité / Réalisation Matthieu Nivesse (d'après OIEau), 2018
Embâcle dans un torrent
Embâcle dans un torrent

Les inondations par rupture d'embâcle

Ces crues torrentielles charrient en grande quantité des matériaux divers (sédiments, bois mort, voitures, etc.) qui obstruent le lit du cours d’eau, en s'accumulant en amont des passages étroits, et peuvent former des barrages appelés embâcles. Lorsqu’elles cèdent, ces embâcles libèrent brutalement une grande quantité d’eau qui peut occasionner des dégâts très importants en aval.

La rupture d’embâcle peut se produire durant la crue ou plusieurs jours après des pluies exceptionnelles ou un mouvement de terrain.

Légende
Le meilleur du Monde de Jamy - Crue, la rivière en furie - Retour sur la catastrophe de Vaison-la-Romaine

Inondations lentes

Les inondations de plaine

Les inondations de plaines sont dues à un débordement de cours d’eau de faible pente. Elles se produisent lorsque la rivière sort lentement de son lit mineur et inonde la plaine environnante pendant une période relativement longue. La rivière occupe alors son lit moyen et éventuellement son lit majeur. C’est ce type d’inondation qui a eu lieu en 2003 dans la vallée du Rhône et qui a causé la mort de 7 personnes et plus de 1 500 communes sinistrées. La dynamique du phénomène permet généralement de l’annoncer à la population, excepté si une rupture de digue se produit.

Les inondations de plaine © MEDDE
Les inondations de plaine © MEDDE
L’inondation par remontée de nappe © Agence française pour la biodiversité / Réalisation Matthieu Nivesse (d'après OIEau), 2018
L’inondation par remontée de nappe © Agence française pour la biodiversité / Réalisation Matthieu Nivesse (d'après OIEau), 2018

Les inondations par remontées de nappe phréatique

Après une ou plusieurs années pluvieuses, il arrive que la nappe affleure et qu'une inondation spontanée se produise : on parle d'inondation par remontée de nappe phréatique. Ce phénomène concerne particulièrement les terrains bas ou mal drainés, saturés d'eau. Ce type d’inondation a une dynamique lente et peut durer une très longue période, parfois plusieurs mois. Ce phénomène est peu fréquent en PACA et occasionne des dommages bien moindres que les autres types d’inondation.

Ruissellement pluvial urbain ou rural

Dans les secteurs où la capacité d’infiltration ou d’évacuation des sols et du réseau de drainage est limitée, les pluies intenses peuvent provoquer des inondations par ruissellement. Les pratiques agricoles peuvent ainsi limiter l’infiltration et augmenter le ruissellement. En zone urbanisée, ce phénomène est aggravé par l’imperméabilisation des sols et l’urbanisation, qui font obstacle à l’écoulement des eaux pluviales. Les collecteurs d’eaux pluviales peuvent déborder si le volume d’eau dépasse leur capacité d’évacuation. L’eau s’accumule alors dans certains endroits, inondant rapidement des rues voire des quartiers entiers. Ces inondations ne durent que quelques heures mais peuvent provoquer d’importants dégâts matériels (inondations de caves, garages, parkings, …).
Les communes les plus soumises à ce risque sont les communes les plus densément peuplées.

L’inondation par ruissellement © Agence française pour la biodiversité / Réalisation Matthieu Nivesse (d'après OIEau), 2018
L’inondation par ruissellement © Agence française pour la biodiversité / Réalisation Matthieu Nivesse (d'après OIEau), 2018

Evaluation de l'aléa

Pour les inondations au sens strict, en particulier, les inondations de plaine, les méthodes d’évaluation de l’aléa sont :

  • Les approches historiques qui permettent d’appréhender l’étendue maximale des grandes inondations récentes et de mettre en évidence les plus hautes eaux connues,
  • Les approches naturalistes avec l’approche hydrogéomorphologique (HGM) qui permettent de définir l’étendue maximale des crues anciennes qui ont structuré la vallée,
  • Les approches hydrauliques qui évaluent l’étendue maximale probable d’une inondation donnée référente.

L’analyse de l’aléa inondation a permis la réalisation à l’échelle nationale, et par conséquent au niveau de la région PACA, d’un Atlas des Zones Inondables décrivant le fonctionnement naturel des cours d’eau en analysant la structuration de la vallée.

Par ailleurs, le Rhône a également fait l’objet d’un projet de développement durable appelé Plan Rhône, traitant le Rhône dans sa globalité avec notamment un volet inondation. Dans le cadre de ce Plan Rhône, plusieurs études spécifiques ont été réalisées, comme par exemple une base de données topographiques Rhône et une monographie de la crue du Rhône de décembre 2003.

D’autres fleuves comme le Var ou la Durance sont, quant à eux, intégrés dans des Plans de Gestion de type Contrat Durance ou SAGE, mettant également l’accent sur la prévention et la gestion des inondations.

Méthode hydrogéomorphologique

Les études hydrogéomorphologiques sont des approches géographiques qui étudient le fonctionnement naturel des cours d’eau en analysant la structure des vallées et en particulier les formes fluviales mises en place au fur et à mesure des crues successives.

Elles identifient et délimitent les zones inondables sans toutefois pouvoir leur associer une fréquence. C’est une des méthodes recommandées par le ministère en charge de la prévention des inondations pour la réalisation des Atlas des Zones Inondables (AZI). Elles constituent un préalable nécessaire à la réalisation des Plans de Prévention des Risques d’Inondation. Ces avantages sont nombreux, parmi ceux-ci on peut noter sa rapidité, son coût et son appropriation plus facile par ses utilisateurs puisque le phénomène étudié a laissé son “empreinte”sur le terrain.

Le principe de la méthode : l’étude de la plaine alluviale

Comme évoqué en introduction, il s’agit d’une approche “naturaliste” fondée sur l’observation et l’interprétation du terrain à l’état naturel. Au fil des siècles et grâce aux crues successives, la rivière a structuré les différents lits : mineur (L1 dans le schéma ci-dessous), moyen (L2) et majeur (L3). L’étude de ces unités hydrogéomorphologiques constitue les bases de la méthode.

Ces unités traduisent le fonctionnement des crues passées et récentes, ce qui permet d’identifier les zones inondables correspondantes. Les grandes crues récentes notamment dans le sud-est de la France ont validé la méthode pour délimiter les zones inondables.

Ainsi, le cours d'eau a structuré la vallée en délimitant les trois lits principaux d’une part en les séparant par des talus identifiables (la morphologie) et d’autre part en déposant dans leur fond des sédiments différents (la sédimentologie). Ces deux critères permettent d’identifier et de délimiter les unités hydrogéomorphologiques. Cette identification s’appuie sur deux outils complémentaires : la photo-interprétation et les missions de terrain :

  • La photo-interprétation est une technique utilisant des couples de photographies aériennes verticales. L'opérateur lit à l'aide d'un stéréoscope les deux photos prises à quelques mètres d'écart. Cette lecture permet de reconstituer le relief. Plus les points de prise de vue des deux photos seront décalés plus la vision du relief en sera facilitée ce qui permettra une meilleure identification des différents lits du cours d'eau et des éléments connexes.
  • Les missions de terrain, quant à elles, servent d'éliminination de doute et de correction des cartes “minutes” réalisées par photo-interprétation. Il est en particulier nécessaire de vérifier la réalité de la séparation des unités hydrogéomorphologiques ainsi que la cohérence entre ces unités, notamment par la présence et le type des sédiments en place. La totalité de ces missions représentent plus de la moitié du travail. Les résultats de la mise en oeuvre de cette méthode de diagnostic des zones inondables sont formalisés dans des rapports intégrant les cartes, généralement numérisées, et leurs analyses expliquant le fonctionnement des plaines alluviales étudiées.

Pour en savoir plus : Consulter le site internet de la DREAL PACA

Relations topographiques entre les composantes d'une plaine alluviale fonctionnelle (Esposito et al., 2007, adapté d’après Ballais et al., 2005)
Relations topographiques entre les composantes d'une plaine alluviale fonctionnelle (Esposito et al., 2007, adapté d’après Ballais et al., 2005)
Photo-interprétation et missions de terrain © BRGM
Photo-interprétation et missions de terrain © BRGM
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Méthode d'évaluation des risques d'inondation par l'IRSTEA

Application : les atlas départementaux des zones inondables de la région PACA (AZI)

“Les citoyens ont un droit à l’information sur les risques majeurs auxquels ils sont soumis. Ce droit s’applique aux risques technologiques et aux risques naturels prévisibles.” (article L.125-2 du code de l’environnement).

La prévention du risque inondation repose en priorité, pour ce qui relève de la responsabilité de l’Etat, sur l’information des populations, la maîtrise de l’urbanisation et la préservation des zones naturelles d’expansion de crues (cf. circulaire du 24 janvier 1994 relative à la prévention des inondations et à la gestion des zones inondables).

Pour répondre à ces objectifs, il est nécessaire de développer des éléments de connaissance où l’exhaustivité territoriale est recherchée au détriment de la précision d’analyse. D’une part, toutes les communes ne sont pas le siège d’enjeux importants exposés au risque d’inondation nécessitant la mise en oeuvre d’un Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI) et d’autre part la connaissance homogène des risques d’inondation permet d’assurer l’information nécessaire et d’être un outil hiérarchisant les secteurs où une connaissance plus précise doit être menée.

L’atlas des zones inondables constitue donc le document de référence sur la connaissance des phénomènes d’inondations susceptibles de se produire pour informer le public et les responsables territoriaux en charge de l’aménagement. Il ne concerne que les phénomènes d’inondations fluviales.

L'atlas des zones inondables (AZI)

L’élaboration des atlas fait suite au “Programme de prévention contre les inondations liées au ruissellement pluvial urbain et aux crues torrentielles” réalisée en 1994 par la délégation aux risques majeurs du ministère de l’environnement. Sa réalisation définie dans la circulaire du 4 novembre 2003 s’appuie sur la méthode hydrogéomorphologique.

Présentation d’un atlas des zones inondables

L’atlas est constitué d’un rapport de présentation et de planches cartographiques représentant les zones inondables à l’échelle 1/25 000e (4 cm = 1 km).

Conformément à la circulaire précitée, c’est à chaque préfet, après consultation de ses services qu’il revient la tâche de valider ces atlas. Ce n’est qu’après cette validation que la DREAL, dans un souci d’information du public le plus large, assure la mise en ligne de ces atlas.

Pour en savoir plus : consulter en ligne l'atlas des zones inondables en PACA

Présentation d’un atlas des zones inondables
Présentation d’un atlas des zones inondables
Exemple d’atlas des zones inondables visualisable sur la carte interactive Environnement et Risques naturels © DREAL PACA
Exemple d’atlas des zones inondables visualisable sur la carte interactive Environnement et Risques naturels © DREAL PACA
Les apports et limites de l’atlas des zones inondables

Conformément à la circulaire du 4 novembre 2003 relative à la prévention des inondations et à la gestion des zones inondables, la crue de référence communément considérée est soit la crue centennale, soit la plus forte crue connue, si elle lui est supérieure. Les atlas représentent le phénomène maximal sans pouvoir y attacher de fréquence.

Au-delà, la circulaire du 21 janvier 2004 relative à la maîtrise de l’urbanisation et à l’adaptation des constructions en zones inondables demande d’intégrer dans les réflexions les conséquences d’une crue plus forte - notamment sur la base de la crue exceptionnelle de référence “hydrogéomorphologique”- pour pouvoir traiter les choix d’urbanisation, l’information de la population et la préparation à la gestion de crise.

Dans ce cadre, l’atlas des zones inondables est un élément d’appréciation important dans l’établissement des cartes d’aléas des PPR en tant que document informatif sur les phénomènes à l’échelle 1/25 000e.

Cependant, l’atlas des zones inondables ne peut pas être utilisé directement comme une carte d’aléa d’un PPR qui doit être établie à une échelle plus fine et en prenant en compte la fréquence et l’intensité des phénomènes connus ou possibles.

Il faut souligner que le premier niveau de connaissance que constitue l’atlas des zones inondables est une information sur la zone potentiellement inondable en l’état naturel du cours d’eau : il ne prend pas en compte l’impact que peuvent avoir les actions de l’homme sur la zone inondable.

L’utilisation de l’atlas des zones inondables en l’absence d’études complémentaires

La méthode utilisée présente le phénomène et ne quantifie pas le risque. Toutefois il est admis que :

  • En l’absence d’étude d’aléa complémentaire, on peut considérer que le risque, au regard des enjeux, est potentiellement fort à très fort dans les lits mineur et moyen, dans les axes d’écoulement et à l’arrière immédiat des digues et remblais d’infrastructures ;
  • Le lit majeur doit être abordé avec la plus grande prudence ; en effet, la dynamique est en général faible mais peut présenter localement des accélérations et des hauteurs de submersions importantes. Une bonne connaissance du terrain aidée d’une topographie seront nécessaires afin de qualifier l’aléa ;
  • Dans les zones de lit majeur exceptionnel et de suspicion de débordement sur terrasses, si l’intensité des phénomènes d’inondations est bien entendu plus faible que dans le lit majeur ordinaire, elle doit être vérifiée localement. Une étude de la ligne d’eau peut être nécessaire pour lever toute ambiguïté ;
  • On attachera également une attention particulière sur les zones de ruissellement sur les piémonts et sur les cônes.

Plan Rhône : construction d'une base de données topographiques sur le Rhône

Une BDT Rhône (Base de Données Topographiques sur le Rhône) a été financée dans le cadre du Plan Rhône pour pallier le manque de données précises et homogènes sur la topographie du territoire du fleuve Rhône. L’objectif du projet est de produire des données homogènes de topographie fine, et à cette fin, plusieurs méthodologies ont été testées dans cette première phase sur la Camargue et la plaine de Donzère Mondragon, avant de travailler sur l’ensemble du linéaire concerné.

La majorité des levés est réalisée par l’IGN, au cours d’une campagne spécifique. Sur certaines zones, des données récentes et précises existent déjà et vont être intégrées à la BDT : c’est le cas de la Camargue gardoise et de la plaine du Vidourle.

Exemple de données présentes dans la BDT Rhône (précisions de 10 à 20 cm) :

  • Plaine inondable : semi de points, éléments de rupture de pente, ponts, barrages, usines hydro-électriques ;
  • Cours d’eau : lit mineur, profil bathymétrique ;
  • Digues et remblais : crête et pieds de digue, crête et pieds de remblais ;
  • Modèle Numérique de Terrain : fait à partir des points cotés et des courbes de niveau ;
  • Végétation : zones arborées ;
  • Bâti : issus de la BD Topo ;
  • Voirie / voies ferrées : tronçons de route et de chemin, tronçon de voies ferrées.

La BDT Rhône permet de fournir les données nécessaires à l’élaboration de différents documents nécessitant des données bathymétriques, sur les ouvrages en lit majeur en remblai ainsi que des données sur la plaine inondable.

Les utilisations possibles sont notamment :

  • Elaboration des PPRi ;
  • Prévision des débordements (débits et localisations) ;
  • Etudes de ressuyage ;
  • Modélisations fines, locales, de type bidimensionnelles ;
  • Réalisation de cartographies ;
  • Connaissance de mise en eau des champs d'expansion des crues.

Un complément de levés pourrait être nécessaire pour certains remblais ou ouvrages locaux.

Emprise de la BDT Rhône
Emprise de la BDT Rhône

Méthode hydraulique

Les analyses dites hydrauliques, sont des approches physico-mathématiques probabilistes. Elles consistent à simuler les conditions d’écoulement pour une crue d’occurrence donnée par modélisation mathématique sur la base d’éléments topographiques, de paramètres physiques et de données hydrologiques.

En quoi consiste une analyse hydraulique ?

Après avoir défini la crue de projet en fonction de l’objectif visé, en termes de débit associé à une probabilité d’occurrence par une approche hydrologique (non développée ici), l’analyse hydraulique consiste à :

  • Recueillir les éléments topographiques nécessaires et créer un modèle numérique de terrain (MNT). La précision de la topographie sera un élément important de la précision finale ;
  • Réaliser un modèle mathématique simulant l’inondation en fonction de la crue de projet et du MNT ;
  • “Caler” ce modèle en fonction des éléments historiques connus (relevé des crues passées). Pour ce faire, on injecte dans le modèle les éléments correspondant à la crue historique et on règle les différents paramètres, notamment de rugosité du sol, pour représenter au plus près la crue historique considérée. Ce calage est également un élément important de la précision finale ;
  • Une fois le modèle calé, il s'agit de réaliser les phases de calcul en fonction de la crue de projet, et de réaliser la cartographie d’inondabilité et rédiger le rapport d’étude.

Application à la partie amont de la basse Durance

Cette étude, pilotée par la DREAL PACA a été réalisée par la Société du Canal de Provence (SCPid) dans le cadre de l’élaboration du PPRi de la basse Durance prescrit en 2002. La partie étudiée s’étend sur 40 km environ de Saint-Paul-Lez-Durance à Mallemort.

La Durance étant une des rivières majeures de la région, de nombreux éléments d’études sont disponibles, comme la topographie, le relevé des ouvrages de protection, le relevé de la crue de 1994 et les hydrogrammes de la crue de 1886.

Ce cours d’eau est fortement anthropisé. Il possède un réseau de plus de 80 digues ou épis construits majoritairement à la fin du 19e siècle auquel sont venus se rajouter d’autres ouvrages exhaussés tels que les routes, les voies ferrées et les canaux. L’une des difficultés majeures a consisté à élaborer les scénarios de rupture d’ouvrage les plus probables.

Le cahier des charges prévoyait la modélisation en configuration géométrique existante, notamment au niveau des ouvrages. Les crues de projet étaient situées dans une gamme de débit compris entre 3 000 et 7 500 m3/s, le débit de 5 000m3/s étant considéré comme le débit de la crue centennale.

Le modèle utilisé est un modèle à deux dimensions (2D) qui permet un calcul précis en de très nombreux points dont la densité varie en fonction de la complexité supposée des écoulements et des enjeux présents. Ce type de maillage présente l’avantage de s’adapter aux accidents topographiques intervenant dans la propagation des écoulements. Le logiciel utilisé permet de simuler les ruptures d’ouvrages afin de représenter de manière réaliste la propagation de l’inondation et de déterminer les zones menacées en cas de brèche dans les ouvrages. Les simulations réalisées permettent de calculer en tout point la hauteur et la vitesse de l’eau.

Référence : Société du Canal de Provence (2002) - Elaboration du Plan de Prévention des Risques d'Inondation (PPRi) de la basse Durance

Cartographie de l’aléa inondation destinée à élaborer le PPRi de la Basse Durance en 2002 © Société du Canal de Provence
Cartographie de l’aléa inondation destinée à élaborer le PPRi de la Basse Durance en 2002 © Société du Canal de Provence
Illustration des différentes étapes de l’étude de l’aléa inondation sur le tronçon de l'Ouvèze en 2004 © CAREX Environnement
Illustration des différentes étapes de l’étude de l’aléa inondation sur le tronçon de l'Ouvèze en 2004 © CAREX Environnement

Application à un tronçon de l’Ouvèze

Dans cette étude, réalisée par CAREX Environnement en 2004 à la demande du Cerema Méditerranée (ex. CETE Méditerranée), quatre grandes étapes successives dans l’analyse ont été définies :

  • La cartographie hydrogéomorphologique ;
  • L'interprétation morpho-dynamique synthétique ;
  • Une modélisation morpho-topographique ;
  • Une modélisation hydraulique simplifiée.

L’objectif de cette étude était de travailler sur une méthode Intégrant à la fois l’approche historique, hydrogéomorphologique et hydraulique, et conçue comme une méthode de diagnostic du risque inondation “semi quantitative permettant d’affecter à des unités géomorphologiques homogènes des valeurs approchées des principaux paramètres caractérisant le fonctionnement hydraulique du milieu alluvial”.

Ainsi, concernant la modélisation hydraulique simplifiée, l’utilisation de logiciels filaires monodimensionnels a permis à partir de la topographie simplifiée de déterminer le débit qui engendre une ligne d’eau comprise entre les points les plus hauts du lit majeur et les points les plus bas de la terrasse, et par la suite d’obtenir les paramètres hauteur-vitesse de l’eau pour chaque unité géomorphologique.

En résumé, il s’agissait ici, à partir d’une analyse géomorphologique très poussée et d’une topographie simplifiée, d’obtenir des ordres de grandeurs quantitatifs des paramètres hydrauliques caractérisant le fonctionnement des unités géomorphologiques lors des très grandes crues.

Référence : CAREX environnement (2003) - Application de la méthode intégrée à un tronçon de l'Ouvèze. Rapport de synthèse.

Evaluation du risque

Projet Eurobassin : étude des risques naturels et des ressources en eau sur le bassin de la Roya

L'évaluation du risque inondation est présentée à l'aide du projet Eurobassin.

Le projet EUROBASSIN réalisé entre 2000 et 2006 concerne l’ensemble du bassin versant du fleuve Roya qui est à cheval sur les territoires français et italien. Le caractère transfrontalier des approches menées est fondé sur le fait que la ressource hydrique que constitue le fleuve prend sa source en France et est exploitée en Italie dans des puits gérés par des exploitants français et italiens. De plus, les inondations qui s’initient en amont du bassin, en territoire français, génèrent des dommages aux enjeux situés dans la partie aval du bassin, en Italie. Enfin, la route qui longe le fleuve et permet de relier la Ligurie, l’est du département des Alpes-Maritimes et le Piémont, est très exposée aux mouvements de terrain et l’analyse du risque de cette route est éminemment transfrontalière.

Ce projet a pour objectif :

  • d’accroître et de mutualiser la connaissance des ressources hydriques et des risques naturels sur l’ensemble du bassin ;
  • de développer les relations entre les acteurs français et italiens à travers le partage d’expériences et de connaissances ;
  • de réaliser des actions d’aménagement concertées sur le territoire transfrontalier.

Cette étude a bénéficié d’un financement européen dans le cadre de l’Interreg ALCOTRA IIIa.

Cette étude a été structurée autour de trois étapes :

  • Bilan des ressources hydriques : un bilan hydrologique général de la zone d’étude a été réalisé, la vulnérabilité de l’aquifère a été évaluée, et un bilan de la qualité des eaux du bassin versant de la Roya a été effectué ;
  • Evaluation des risques naturels ;
  • Synthèse, représentation harmonisée et diffusion des documents concernant les plans de bassin.

L’ensemble des 18 planches cartographiques produites au cours du projet sont en libre disposition sur le site internet dédié. S’y trouvent notamment la carte géomorphologique, la carte hydrogéologique, la carte des pentes, les cartes des inondations et des mouvements de terrain historiques, la carte des éléments exposés, les cartes d’aléa et de risque mouvements de terrain, les zonages réglementaires, etc.

A la fin du projet Eurobassin, les contacts entre les acteurs institutionnels et techniques franco-italiens se sont poursuivis dans le cadre de la préparation du projet stratégique Alcotra RiskNat (2009-2012).

Pour compléter les connaissances qui concernent la nappe aquifère de la Roya, un nouveau projet Interreg a été mis en oeuvre : EUR-EAU-PA (Eurobassin 2) (2012-2013). A travers ce nouveau projet, l'objectif est de réaliser une plateforme permanente de coordination entre les acteurs franco-italiens responsables de la sauvegarde et de l'exploitation de la ressource en eau, telle qu'elle a été souhaitée à la conclusion du projet Eurobassin. Il constitue en outre l'occasion d'étendre les connaissances sur l'aquifère dans les zones plus en aval jusqu'au débouché du cours d'eau dans la mer Méditerranée.

Bilan du projet Eurobassin
Apports en termes de connaissance des risques Apports en termes de gestion du risque et d’aménagement
Accroissement conséquent et mutualisation des connaissances sur les risques inondation et mouvements de terrain des deux pays
  • Réalisation d’un plan de bassin qui est un instrument de gestion et d’aménagement du territoire et des ressources, susceptible d’être utilisé en France et en Italie
  • Création d’un réseau franco-italien de gestion du risque

 

Prévention du risque

 

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