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Observatoire Régional des Risques Majeurs en Provence-Alpes-Côte d'Azur

Les Avalanches

Avalanche à la Grave survenue le 11/02/2021 (source © CC Briançonnais)
Avalanche à la Grave survenue le 11/02/2021 (source © CC Briançonnais)

Définition du phénomène

Une avalanche correspond à un déplacement rapide d’une masse de neige sur une pente, provoqué par une rupture d’équilibre du manteau neigeux.

Sur un versant, la neige accumulée forme une couche hétérogène dont l’équilibre est plus ou moins précaire.

Cet équilibre dépend de multiples facteurs parmi lesquels la qualité de la neige, l’inclinaison de la pente, la nature du sol, la présence de végétation. Il peut se rompre spontanément, du fait de l’évolution de la neige ou à la suite d’une perturbation extérieure comme le passage d’une personne. 
Lorsque l’équilibre du manteau neigeux est rompu, un volume variable de neige (de quelques dizaines de mètres cubes à plusieurs centaines de milliers de mètres cubes) se met en mouvement et se propage sous l’effet de la gravité : c’est l’avalanche.

Quels sont les différents types d’avalanche ?

Il existe dans la littérature un très grand nombre de locutions pour désigner et classifier les avalanches : on les classe selon le type de neige, la forme de la cassure, la saison, etc. La plupart des termes usités en France proviennent des pratiquants de la montagne, skieurs et alpinistes : avalanche de poudreuse, de plaque, [ ... ].

Pour les effets en fond de vallée, on distingue souvent trois types principaux d’écoulement :

  • Les avalanches en aérosol

Ces avalanches sont constituées d’un nuage formé d’air et de neige (l’aérosol) qui dévale une pente à des vitesses pouvant atteindre 400 km/h.

À l’avant de ces avalanches se développent des ondes de choc qui peuvent être très destructrices. La trajectoire des avalanches en aérosol n’est pas déterminée uniquement par le relief et elles peuvent remonter sur le versant opposé. 

  • Les avalanches coulantes ou denses

Ces avalanches sont formées par de la neige qui coule sur un versant ou dans un couloir. Cet écoulement est beaucoup plus lent (rarement plus de 100 km/h).

Du fait de leur masse volumique importante, elles développent des pressions généralement supérieures à celles d’un aérosol ; leurs effets peuvent être comparés à ceux d’un bulldozer raclant le sol et poussant tout sur son passage.

Les avalanches coulantes sont les plus nombreuses parmi celles observées en France. Elles sont formées de neige humide et dense. 

  • Les avalanches mixtes

Ces avalanches comportent à la fois un aérosol important et un écoulement notable de type avalanche coulante. Sous nos latitudes, les avalanches de grande ampleur sont souvent des avalanches mixtes.

Quels sont les différents niveaux de risque d’avalanches ?

Pour votre information, sont affichés sur les lieux de passage les plus fréquentés le bulletin météorologique et le bulletin sur le risque d’avalanches pour ceux qui souhaiteraient pratiquer le hors-piste. Un drapeau hissé sur un mât rappelle le niveau de risque indiqué dans le bulletin sur le risque d’avalanches.

Niveau de risque de déclenchement d'une avalanche selon l'ANENA
Niveau de risque de déclenchement d'une avalanche selon l'ANENA


À compter de la saison hivernale 2016-2017, l'information sur le risque d'avalanche évolue : des pictogrammes européens sont progressivement utilisés dans les stations pour compléter ou remplacer les drapeaux d'avalanche.

Information sur le risque d'avalanche en vigueur depuis 2017 (norme européenne)
Information sur le risque d'avalanche en vigueur depuis 2017 (norme européenne)

(*) Les caractéristiques de ces pentes sont généralement précisées dans le bulletin : altitude, orientation, topographie

(**) Surcharge indicative :

- forte : par exemple, skieurs groupés, engins de damage, explosifs
- faible : par exemple skieur isolé, piéton

(***) Pentes particulièrement propices aux avalanches en raison de leur déclivité, la configuration du terrain, la proximité de la crête

Le terme « déclenchement » concerne les avalanches provoquées par surcharge, notamment par le(s) skieur(s).
Le terme « départ spontané » concerne les avalanches qui se produisent sans action extérieure.

Il faut consulter les bulletins d’estimation du risque d’avalanches si vous prévoyez de skier hors des pistes. Ils sont disponibles chaque jour à 16h et indiquent :

  • la nature et l’intensité du risque d’avalanches et son évolution au cours des prochaines 24 heures ;
  • l’altitude et l’orientation des pentes les plus dangereuses ;
  • les conditions d’enneigement sur le massif en versant nord et sud, les chutes récentes à 1800 mètres, la qualité de la neige en surface ;
  • un aperçu météo pour la journée.

 Les bulletins d’estimation du risque d’avalanches sont également disponibles sur les applications mobiles de Météo-France (iOS, Android, Windows).

Pour plus d'informations, consultez le site internet de météo France dédié : https://meteofrance.com/meteo-montagne

L’Enquête Permanente Avalanche (EPA)

Fin du XIXème siècle : arbres abattus, constructions endommagées, routes coupées, morts, ... Les avalanches font énormément de dégâts et de victimes. Paul Mougin, Ingénieur des Eaux et Forêts, souhaite identifier ces problèmes pour tenter de les résoudre. De leur connaissance “scientifique”, pense-t-il, viendra la solution. Dans son esprit germe l'idée d'un système général d'observation des avalanches.

1900 : une chronique des événements avalancheux voit le jour en Savoie, l'enquête permanente sur les avalanches (EPA).

Reprise dans les années 20 dans les départements des Alpes du Nord et des Hautes-Alpes, elle s'étend depuis 1965 à l'ensemble des massifs des Alpes et des Pyrénées, sur un grand nombre de sites sélectionnés. Même s‘il existe de nombreuses informations dans des archives historiques locales, l'EPA est à ce jour le seul dispositif régulier d'observation des avalanches en France. Elle donne accès à un inventaire, le plus complet possible, des événements d'avalanche ayant eu lieu sur les sites observés pendant la saison hivernale. 70 000 événements sont disponibles grâce à cet inventaire pour le moins unique.

Les Cartes de Localisation des Phénomènes d’Avalanche (CLPA)

10 Février 1970 : à Val d'Isère, une avalanche tue 39 adolescents dans un centre UCPA. À l'heure de l'essor des sports d'hiver, cette catastrophe bouleverse l'opinion publique. Le gouvernement doit réagir. Une carte inventaire de tous les sites d'avalanche est mise en place sur décision du Conseil des Ministres. La carte de localisation des phénomènes d'avalanche (CLPA) est née. Sur fond de carte au 1/ 25 000, les emprises maximales des avalanches connues sont reportées.

Véritables enregistrements des savoirs locaux, l'EPA et les CLPA sont basées sur l'observation des sites d'avalanches et sur le recueil de témoignages.Toutefois, leur utilisation connaît des limites : en effet, la mémoire de certains événements est imprécise ou perdue. Certains autres peuvent même être totalement inconnus. De plus, des événements ne s'étant jamais produits jusqu'à maintenant peuvent survenir dans le futur ! Cependant, ce sont des outils indispensables à la connaissance de l'aléa et la gestion du risque, même si ils ne sont pas suffisants pour résoudre tous les problèmes causés par les avalanches.

M'informer sur les avalanches (Géorisques)