L’avalanche
Masse de neige dévalant une pente de montagne, telle est l’acception communément admise de ce mot.Plus scientifiquement, on pourra parler de mouvement gravitaire complexe et rapide,avec une vitesse variant de quelques mètres à plusieurs dizaines de mètres par seconde, d’une masse de neige pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines de milliers de m3 .
La classification des avalanches
Il existe dans la littérature un très grand nombre de locutions pour désigner et classifier les avalanches : on les classe selon le type de neige, la forme de la cassure, la saison, etc. La plupart destermes usités en France proviennent des pratiquants de la montagne,skieurs et alpinistes : avalanche de poudreuse,de plaque,etc.Pour les effets en fond de vallée, on distingue souvent deux types principaux d’écoulement :
l’avalanche en aérosol (mélange très turbulent d’air et de neige sèche qui peut atteindre des vitesses dépassant les 300 km/h et des hauteurs dépassant la centaine de mètres avec des trajectoires assez peu influencées par la topographie) ;
l’avalanche coulante (dont la vitesse dépasse rarement les 100 km/h mais qui, du fait de sa masse volumique importante, développe des pressions généralement supérieures à celles d’un aérosol ; ses effets peuvent être comparés à ceux d’un bulldozer raclant le sol et poussant tout sur son passage).
L’Enquête Permanente Avalanche EPA
Fin du XIX e siècle : arbres abattus, constructions endommagées, routes coupées, morts, ... Les avalanches font énormément de dégâts et de victimes. Paul Mougin, Ingénieur des Eaux et Forêts, souhaite identifier ces problèmes pour tenter de les résoudre. De leur connaissance “scientifique”, pense-t-il, viendra la solution. Dans son esprit germe l'idée d'un système général d'observation des avalanches.
1900 :une chronique des événements avalancheux voit le jour en Savoie, l'enquête permanente sur les avalanches (EPA).
Reprise dans les années 20 dans les départements des Alpes du Nord et des Hautes-Alpes, elle s'étend depuis 1965 à l'ensemble des massifs des Alpes et des Pyrénées,sur un grand nombre de sites sélectionnés. Même s‘il existe de nombreuses informations dans des archives historiques locales, l'EPA est à ce jour le seul dispositif régulier d'observation des avalanches en France. Elle donne accès à un inventaire, le plus complet possible,des événements d'avalanche ayant eu lieu sur les sites observés pendant la saison hivernale. 70 000 événements sont disponibles grâce à cet inventaire pour le moins unique.
Les Cartes de Localisation des Phénomènes d’Avalanche (CLPA)
10 Février 1970 : à Val d'Isère, une avalanche tue 39 adolescents dans un centre UCPA. À l'heure de l'essor des sports d'hiver, cette catastrophe bouleverse l'opinion publique. Le gouvernement doit réagir. Une carte inventaire de tous les sites d'avalanche est mise en place sur décision du Conseil des Ministres. La carte de localisation des phénomènes d'avalanche (CLPA) est née. Sur fond de carte au 1/25 000 e , les emprises maximales des avalanches connues sont reportées.
Véritables enregistrements des savoirs locaux,l'EPA et les CLPA sont basées sur l'observation des sites d'avalanches et sur le recueil de témoignages.Toutefois,leur utilisation connaît des limites : en effet,la mémoire de certains événements est imprécise ou perdue. Certains autres peuvent même être totalement inconnus. De plus, des événements ne s'étant jamais produits jusqu'à maintenant peuvent survenir dans le futur ! Cependant, ce sont des outils indispensables à la connaissance de l'aléa et la gestion du risque, même si ils ne sont pas suffisants pour résoudre tous les problèmes causés par les avalanches.